Dans une interview avec Inquirer Entertainment, Jennifer Lawrence a parlé de son nouveau statut de célébrité, de son amitié avec Bradley Cooper et de sa réaction en apprenant le départ de Gary Ross.
« Je suis jeune donc c’est encore
possible que je craque, » a déclaré Jennifer Lawrence durant notre
interview récente à l’hôtel Fairmont Royal York à Toronto. « Restez à
l’affût, » a-t-elle ajouté.
Garder le sens de la réalité, surtout pour
une jeune femme telle que Jennifer –qui a été lancée dans la célébrité après
avoir accepté le rôle de Katniss Everdeen dans la trilogie Hunger Games— était le principal sujet de notre conversation. Ça a
été amené par le thème de son entrée au Festival du film de Toronto, Silver Linings Playbook de David O.
Russell, dans lequel un homme (joué par Bradley Cooper) rentre chez lui après
un long séjour en hôpital psychiatrique.
Habillée d’une combinaison grise, Jennifer,
originaire du Kentucky, a souvent dévoilé son sourire, devenu sa marque de
fabrique. C’est une fille très pragmatique.
L’actrice nominée pour un Golden Globe et un
Oscar pour Winter’s Bone est
redevenue brune pour Hunger Games :
L’Embrasement, le deuxième film de la trilogie basée sur la série de livres
de Suzanne Collins. « Je crois que le brun fait plus :
‘’Whoa !’’ mais c’est probablement parce que j’ai toujours été
blonde, » dit-elle de la réaction des gens face à son changement de
couleur. « Peu importe combien de fois j’ai teint mes cheveux en noir pour
des films, ma famille ne s’y habitue toujours pas. À chaque fois qu’ils me
voient, ils sont là : ‘’Whoa !’’ J’ai toujours du mal à m’y
habituer. »
Elle poursuivit avec un sourire :
« Si je me réveille au milieu de la nuit pour aller faire pipi et que je
me vois dans le miroir, je me fais toujours peur au début. »
L’actrice maintient que rien n’a réellement
changé pour elle. « La célébrité est tellement simple et prévisible, ça ne
m’impressionne pas, » dit-elle de sa voix grave. « C’est parfaitement
logique. On a un travail où les gens nous reconnaissent. Et pour une certaine
raison, ils pensent que nous ne sommes pas humains. Je le fais aussi, je
comprends. J’ai rencontré John Travolta il y a deux semaines et j’ai failli
vomir. Mais ça ne me fait pas vraiment peur. Ce n’est pas vraiment dramatique.
Je continue juste ma vie. »
Traumatisant
Il y a seulement eu un « jour vraiment
traumatisant » pour Jennifer et c’était quand Hunger Games est sorti. Elle a raconté en riant : « Je
suis allée chez Whole Foods, comme je le faisais tous les matins, pour prendre
un café et un smoothie. Il y avait 15 paparazzi. C’est arrivé tellement vite
–pendant la nuit. C’est choquant de voir ces libertés de ma vie qui me sont
reprises. Il y a deux semaines, j’ai fait l’erreur de penser que je pouvais
prendre mon essence toute seule. C’est triste. »
Elle clarifie : « En même temps, ce
n’est pas aussi dramatique qu’on le pense parce que ça n’arrive qu’à Los
Angeles. Dès que je pars de LA, c’est fini pour de bon. »
Jennifer a révélé qu’elle n’avait pas d’amis
célèbres pour la conseiller. Pas qu’elle en ait besoin. « J’ai des amis
que j’ai eu pour une bonne partie de ma vie. Je trouve que c’est plus rassurant
de garder les choses telles qu’elles étaient et de rester normale plutôt que
des gens me disent comment faire maintenant que je suis connue. »
Riant désormais, l’actrice a dit :
« Déjà, mes chambres d’hôtel sont plus jolies ; les appartements sont
plus grands. Une amie m’a dit que selon elle, c’était la seule chose qui avait
changé. Je me demandais comment mes amis prenaient ma célébrité. Ils m’ont
dit : ‘’On a des endroits plus sympa où passer du temps.’’ »
Jennifer vit toujours dans un appartement de
deux pièces à Los Angeles qu’elle a depuis plusieurs années. « C’est le
même endroit depuis que j’ai emménagé à LA. Je n’aime pas tellement sortir. Je
suis un peu une vieille. Après 23 heures, je suis là : ‘’Mais ils ne se
fatiguent jamais, ces jeunes ?’’ »
Après qu’on lui ait rappelé qu’elle n’avait
que 22 ans, la « vieille » a souri et remarqué : « Je
sais ! À chaque fois que je sors, je pense à mon canapé. Je me dis :
‘’Ce serait trop bien tout de suite –je parie qu’il y a un nouvel épisode de Dance Moms ou de L’Incroyable famille Kardashian que je vais manquer. J’aimerais que
les gens viennent chez moi. Mon appart, c’est la cave de la télé-réalité. Je
viens d’apprendre à utiliser TiVo [magnétoscope numérique] –ça a changé ma vie.
Je n’ai même plus envie de travailler. »
C’est son truc –regarder la télé-réalité.
Elle raconte : « À la fin de la journée, rien ne me fait plus plaisir
que manger des cochonneries en regardant la télé-réalité. »
Malgré son salaire à huit chiffres pour la
suite de Hunger Games, Jennifer a
admis qu’elle connaissait encore ce qu’elle appelle les « poches
vides ». Elle expliquait : « Je suis à l’épicerie et je me
dis : ‘’12$ pour un pack d’eau ? C’est dingue.’’ Mais je prends un
chauffeur. Je conduisais toujours, jamais le taxi, parce que c’était genre 6$,
soit 10$ en réalité parce que c’est gênant de demander la monnaie. » Après
avoir rit, elle a dit : « Maintenant, je prends le taxi. Et je donne
des pourboires beaucoup plus gros parce que c’est marrant. »
Quand on lui a demandé quel était le courrier
de fan le plus étrange qu’elle ait reçu, Jennifer a répondu :
« Probablement ceux qui sont adressés à ma maison et qui arrivent dans ma
boite aux lettres –c’est très dérangeant et bizarre. Après, dans toute la
lettre, ils m’expliquent à quel point c’est dingue qu’ils aient pu obtenir mon
adresse personnelle. »
Pas
de gardes du corps
Elle préfère encore se passer de gardes du
corps. « Je ne suis pas très douée pour m’y faire, pour l’instant, »
commentait-elle. « J’espère que je pourrai vivre à LA et m’y faire. Mais
pour l’instant, j’essaie d’éviter LA parce que je n’arrive pas à gérer ça. Je
n’ai pas envie de voyager partout avec un garde du corps, donc j’essaie de me
cacher. »
Quant à savoir si elle s’était déjà sentie
aussi vide que son personnage Tiffany, la veuve de Silver Linings, Jennifer a répondu : « L’une des choses
les plus importantes sur lesquelles j’ai essayé de travailler pour moi-même
–c’était une résolution de la nouvelle année— c’est de me défendre. Tout le
monde veut être apprécié ; on veut toujours être poli et gentil. Parfois,
je laisse les gens m’écraser. Je finis par m’en vouloir et me sentir, comme le
dit Tiffany, « vide. » Je crois que tout le monde fait ça parce que
c’est naturel de vouloir que les autres soient heureux. On oublie ce qu’on veut
ou on le laisse de côté. »
Jennifer a souri quand on lui a parlé de la
danse avec Bradley dans Silver. Elle
a dit : « Je suis une danseuse atroce –probablement la pire qu’on ait
jamais vue. Je n’ai jamais su danser. Je danse comme une mère à une soirée de
fin de lycée. C’était très drôle pour moi mais probablement bien pire pour
Bradley. C’est un très bon danseur. Il a tout de suite su faire. Je n’arrive
pas à contrôler mes membres. »
De
très bons amis
« Bradley et moi avions une très bonne
alchimie à l’écran, » continuait Jennifer. « Je crois que le truc
pour avoir une bonne alchimie sexuelle à l’écran est de ne pas en avoir hors
caméra. Je l’adore et nous sommes très bons amis. »
Elle a décrit faire les films de cette
façon : « Pour beaucoup de raisons, faire un film c’est comme une
colonie de vacances. C’est un groupe de garçons et de filles qui sont loin de
chez eux. Je ne me suis jamais dit : « Wow, ce film est très
érotique.’’ En général, je me dis que le film est ennuyant et je me demande
quand est-ce que ce sera fini. »
Dans le film, Jennifer se trouve face à
Robert de Niro. « C’était incroyable, » dit-elle à propos de jouer
face à la légende du cinéma. « C’est une icône mais quand on apprend à le
connaître, il est tellement gentil, charmant, sympa et vrai. »
Elle a poursuivi : « Je ne sais pas
d’où cette assurance me vient mais je ne lis jamais mes lignes la veille du
travail. J’attends généralement de venir sur le plateau. Un jour, au hasard, je
me suis dit : ‘’Pourquoi je ne regarde pas la scène que je vais faire
demain ?’’ C’était une page et demie de monologue. Je me suis dit :
‘’Oh mon dieu !’’ Je suis arrivée et j’avais l’impression de ne pas être
prête. Il a été merveilleux. On l’a fait normalement. Il est très encourageant.
Il a une façon de vous regarder dans les yeux… Ce n’est pas intimidant, pas
comme s’il voyait à travers vous. Il a une présence très réconfortante. »
Dévastée
Jennifer a révélé qu’elle avait été
« dévastée » quand le scénariste et réalisateur de Hunger Games Gary Ross ne reviendrait
pas pour le deuxième film, que Francis Lawrence va réaliser. « La première
fois que je l’ai su, j’étais dévastée parce que j’adore Gary, » dit
Jennifer. « Je ne l’avais pas vu venir. Je ne comprenais pas. Je l’ai
appelé et en gros, il a dit : ‘’Je n’ai pas le temps de me donner à 100%
pour ce film.’’ Mon choc a été remplacé par du respect pour lui parce qu’il a
choisi de se retirer quand il a senti qu’il ne pouvait pas tout donner. Donc,
même s’il me manque, je respecte totalement sa décision. »
À propos du nouveau réalisateur, elle a
affirmé : « Francis est absolument génial. Les acteurs se sentent
libres, il n’essaie pas du tout de contrôler. Il connaît tout donc on se sent
soutenu. Je suis très heureuse. »
Jennifer a de nouveau montré son côté
pragmatique en parlant du futur : « Je me dis que je ne vais pas être
dans cette position pour toujours. » Éclatant de dire une dernière fois,
elle a concédé : « C’est impossible (de rester au top). Il me reste
seulement quelques années. »