Interview de Jennifer Lawrence avec le Chicago Sun Times

Le Chicago Sun Time a interviewé Jennifer Lawrence, qui a parlé de sa carrière et de son rôle dans le film Hunger Games. 

Jennifer Lawrence est toujours sceptique sur ce que fait Hollywood. C’était particulièrement vrai quant au projet d’adapter un book aimé appelé Hunger Games en film.

L’actrice originaire du Kentucky et nominée aux Oscars admet avoir été hésitante. « Au début, j’ai pensé : ‘’Génial. Encore un livre que Hollywood va massacrer’’ » raconte-t-elle. […]

Quand on lui demande si son statut de superstar arrive trop vite, elle ne fait que lancer les mains en l’air. « Quand on a une promotion, on ne se dit jamais : ‘’C’est allé trop vite. Je peux continuer à trier le courrier ?’’ On accepte avec joie, » explique-t-elle. « Je suis aussi prête que possible. »

Puis elle rit et fait une remarque complètement honnête. « Je ne sais surtout pas du tout à quoi m’attendre, » dit Lawrence, en ajoutant : « À chaque fois que je vois un poster Hunger Games, j’ai des frissons sur tout le corps. »

L’actrice semble assez forte pour vivre ça.

« Je n’aurais pas pu plus me tromper sur le fait que Hollywood allait le massacrer parce que ce n’est pas le cas. Toutes les personnes impliquées dans ce film étaient fans des livres. On s’est jurés de ne pas faire une version édulcorée d’une superbe histoire. »

Lawrence avait peut-être une nomination aux Oscars pour le film Winter’s Bone mais ça ne veut pas dire que le rôle lui était assuré, puisqu’il était convoité par d’autres actrices accomplies telles que Hailee Steinfeld (True Grit), Abigail Breslin (Little Miss Sunshine) et Saoirse Ronan (Hanna). « Oh oui, j’étais très compétitive pour ça, » insiste Lawrence. « Pour moi, ça n’a rien à voir avec le fait d’être une meilleure actrice. Je ne suis pas mieux que ces autres filles. Ce rôle était juste moi. C’est un peu comme si Katniss et moi étions des âmes sœurs. »

Le réalisateur Gary Ross explique que Lawrence est le genre d’actrice que Hollywood voit tous les 10 ans. « Elle est très subtile. Je ne sais même pas d’où elle tient ça. Mais j’étais en admiration pour elle quand je la dirigeais. Un jour, je lui ai même dit : ‘’Mais d’où viens-tu ? Où as-tu appris ça ?’’ Elle a répondu : ‘’Je ne sais pas, j’ai eu une enfance ordinaire.’’ »

« Je savais que je pouvais lire les lignes et les dire sans me forcer. Je pouvais parler pour ce personnage, » dit-elle. « Il y a beaucoup de scénarios pour lesquels je ne trouve pas ces mots. Et je ne pourrais en aucun cas les dire et avoir l’air naturelle. Katniss est une fille que je comprends. »

« Katniss est plus forte qu’elle ne le pense, » dit-elle. « Au début du film, elle pense être froide, mais il s’avère qu’elle est beaucoup plus sympa et chaleureuse qu’elle ne le pense. Elle se voit en chasseuse et n’a jamais cherché à faire en sorte que les gens l’apprécient. »

« Ses sentiments pour Peeta sont partagés, » admet Lawrence. « Elle l’aime vraiment et veut gagner avec quelqu’un ces jeux. Mais je crois qu’elle confond ce qui est vrai et ce qui fait partie du spectacle pendant cette lutte pour survivre. Si on a plus de chance de survie en aimant quelqu’un, on le fait. »

Le problème était de feindre cet amour pour Hutcherson. « Dans la vie, on a cette relation énervante de frère et sœur, » dit Lawrence. « On se dispute pour savoir qui est sur les billets de 10$. C’est notre problème. On est un peu comme chien et chat. Ce n’est pas l’alchimie qu’on attend de deux amoureux ! »

Sa force à l’écran est inspirée de son enfance dans le Kentucky. « Ça m’a servi. L’autre jour, d’ailleurs, j’ai dit à un ami de Los Angeles : « Mais, tu veux dire que tu n’as pas grandi à côté d’une forêt ? Mais comment tu faisais pour tomber des arbres et construire des cabanes ? »

Parfois, le plateau de tournage était visité par des fans inattendus. « Il y avait des ours en grand nombre et même des mamans avec leurs bébés ours. Il y avait aussi des dindes sauvages, qui étaient drôles. Un assistant réalisateur devait leur courir après pour les effrayer. Mais au bout d’un moment, elles n’ont plus eu peur de lui. »

Originaire de Louisville, Lawrence a décidé adolescente devenir jusqu’à New York pour auditionner et même faire des essais dans la mode. Elle a passé un été à New York à tourner des publicités pour MTV et H&M. « J’adorais ça. J’avais 14 ans et je porter des bottes Forver 21 toutes neuves. Je marchais sur les trottoirs en sachant où j’allais. Je me sentais chez moi. » […]

Elle vient de tourner un film avec David O. Russel où elle joue une ancienne addict au sexe. « J’étais morte de rire en lisant le scénario. Et c’était hilarant de travailler avec David. J’ai des réactions assez fortes à tout ce qu’il fait. »

Elle est heureuse de ne pas avoir honte de quoi que ce soit dans sa filmographie. « J’ai voulu faire la plupart de ces films. J’ai de la chance de ne pas avoir à dire : ‘’J’ai fait des trucs pourris, là.’’ »

Demandez-lui comment Hunger Games va changer sa vie et elle soupire. « Je ne veux pas penser à ça. Je préfèrerais penser à l’effet que ce film aura sur les jeunes filles. Peut-être qu’il les fera se sentir puissantes, et c’est le but. »

« Personnellement, je n’ai pas pensé à la façon dont ça pourrait changer ma vie de façon négative. Oui, je joue ce personnage incroyable qui est un modèle. Mais quand je vois des posters, j’ai toujours la chair de poule et je me dit : ‘’La vie telle que tu la connais va changer.’’ Bien sûr, j’espère faire des films où je ne serai pas Katniss. J’espère que ce ne sera pas : ‘’Oh regardez, Katniss fait un film dramatique. Katniss a l’air tellement stupide dans une robe d’époque. »

Source : Mockingjay.net