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samedi 6 octobre 2012

Jennifer Lawrence dans le magazine Vogue UK

Voici les scans HQ de l'interview et du photoshoot de Jennifer Lawrence pour le magazine Vogue UK (numéro du mois de novembre).

Source : Glossynewsstand
Et voici la traduction de l'interview :

Jennifer Lawrence a passé cinq heures à jouer à Guitar Hero hier soir. Elle ne possède pas le jeu, mais ce sont des amis qui vivent près de chez elle. « C’est comme dans Crazy Party , » dit-elle. « Vous savez, ce film qui parle d’une bande de drogués qui créent des jeux vidéos ? J’ai la clef de chez eux quand ils partent en vacances et j’envisage sérieusement d’y aller ce soir et de jouer toute seule. Ma mère vient me voir la semaine prochaine –j’ai hâte de lui apprendre à jouer, aussi… »
C’est un matin brumeux à Santa Monica et nous sommes toutes les deux assises sur des canapés usés à l’arrière du café local de Lawrence où l’on peut voir flotter une large bannière blanche qui dit : « Désormais ouvert pour le dîner. »
Même si, à un moment cette année, il n’y avait pas un seul côté de bus dans le monde où l’on ne voyait pas d’affiche d’elle, arc et flèche à la main, en tant que la battante Katniss Everdeen dans Hunger Games, Lawrence, 22 ans, a des difficultés à attirer l’attention du serveur. Finallement, elle va vers lui et lui tombe pratiquement dessus pour lui demander du caffé. « Crise de foie de pizza, » s’excuse-t-elle. « C’est bon, entre les films, je peux manger. Mais cinq parts de pizza croustillante avec de la sauce ranch ? C’est quoi mon putain de problème ? Ce matin en me réveillant, j’avais le visage tellement gonflé que j’avais du mal à ouvrir les yeux. Croyez-moi, en vrai, je suis beaucoup mieux que ça… »
Aujourd’hui, Lawrence porte une petite robe d’été couleur pêche, d’où ressortent les bretelles bleues de son soutien-gorge, du vernis couleur saumon et des tongs dorées, ressemblant exactement à la fille californienne, probablement de sortie pour aller faire du shopping. C’est la version été du look détendu qu’elle et son petit ami –et costar de X-Men— Nicholas Hoult maitrisent si bien : les bonnets bien descendus sur les oreilles, avec les tshirts usés et tout.
« Oh, il s’en fiche vraiment, » glousse-t-elle, « genre, parfois il va mettre des baskets blanches avec un jean, puis il va rentrer son pantalon dans ses chaussettes ? Ne l’écrivez peut-être pas, ça pourrait le gêner, mais je lui dis tout le temps. Il ne se rend pas compte à quel point il est beau… Je crois que beaucoup de femmes et d’hommes me détestent à cause de ça… »
Ni ses ongles vernis abîmés, ni sa « tête de pizza » et son allure détendue ne cachent la beauté de Lawrence. Pensez à Renee Zellweger sous son meilleur jour, mélangé à un soupçon de Gisele. Avec ces joues rondes, pleines et pourtant avec les pommettes saillantes, ce pour quoi les femmes paient des milliers de dollars de Livres pour en avoir mais ne peuvent jamais parfaitement obtenir ; ces yeux bleus, presque asiatiques ; ces épais cheveux blonds des blés qui se collent légèrement à sa peau rosée avec l’humidité, elle a la présence que l’on peut imaginer chez une jeune Elizabeth Taylor.
Il y a ensuite le corps. Au Daily Mail, bénis soient-ils, ils aiment l’appeler « normale » parce qu’elle ne fait pas du 36. Mais désolée, elle n’est pas épaisse. Elle est plus comme un cône de glace humaine en fait, avec ces épaules pâles, carrées (obtenues après l’entraînement intense qu’elle a subi pour jouer Mystique dans X-Men : Le Commencement), cette traille fine et cette taille (à peu près 1m75 et, disons, une taille 40).
Et mon dieu, elle sait y faire sur le tapis rouge quand elle en a besoin. Vous vous rappelez de sa robe Calvin Klein rouge aux Oscars de 2011 après avoir été nominée pour son rôle dans Winter’s Bone ? La silhouette de déesse qu’elle avait à l’avant-première de Hunger Games dans cette robe dorée de chez Prabal Gurung ? Elle peut passer du style décontracté à la haute-couture de la même façon qu’elle passe des films indépendants aux blockbusters –en un clin d’œil. Oh, ne me méprenez pas, elle s’intéresse autant aux vêtements que n’importe qui. Elle adore Proenza Schouler et Alexander Wang, ainsi que la dernière collection de Rachel Zoe. À côté de ça, une semaine après notre rencontre, elle déchire tout au défilé Dior, avec des lunettes de soleil et des talons couleur chair (talons avec lesquels elle admet avoir du mal à marcher, mais elle peut toujours les retirer dans la voiture après). Ça aide plutôt de ne plus avoir besoin d’être une lolita pour être une pin-up de la monde –n’est-elle pas d’accord ?
« Oh mon Dieu, oui, j’en ai tellement marre des lolitas, » dit Lawrence avec son léger accent du Kentucky. « Je veux dire, si je ressemblais à ça, je n’en aurais pas marre, évidemment. Mais c’est très drôle la façon dont ils me présentent comme étant ronde ? Genre, ils m’ont photographiée au cinéma hier et la légende disait quelque chose comme : ‘’La star avec ses formes a hâte de manger son popcorn.’’ Je veux dire, arrêtez ! Je suis juste une fille normale qui aime manger ! Au moins, ils m’ont vue alors que j’utilisais mes mains. »
Juste une fille normale, dans ce cas. Enfin, en quelque sorte. Que veut dire « normal » pour une actrice de 22 ans nominée aux Oscars qui est aussi à la tête de la franchise ayant connu le plus grand succès ? Il fut un temps où elle aurait lâché promptement qu’elle ne voudrait jamais être aussi connue que Kristen Stewart (sa supposée « rivale » dans les franchises pour les jeunes), mais ça ne s’est évidemment pas exactement passé comme ça.
Ça a l’air cliché, mais qu’est-ce que ça doit faire de se sentir un tel modèle, une telle héroïne battante pour tant de jeunes filles, portant autant de responsabilité sur ces jeunes épaules ivoires ? A-t-elle déjà tué quoi que ce soit dans la vraie vie, par exemple ? Elle a l’air tellement dure, une vraie fille forte des temps modernes, comparé à la fille faible qu’est Bella à côté de ça. « Nooon ! » dit-elle, un peu sur la défensive (elle a accidentellement frappé sa costar Josh Hutcherson sur le tournage de Hunger Games). « Je veux dire, je suppose que c’est ce que pensent les gens de moi, et si je devais tuer pour survivre, peut-être que je le ferais, et ouais, j’étais peut-être un garçon manqué en grandissant. Mais je suis définitivement une fille maintenant… »
« Bien sûr, je me rends compte que j’ai une responsabilité, » continue-t-elle. « D’une certaine façon, par chance, ça me vient naturellement parce que je ne sors pas après minuit. Je n’ai pas vraiment une vie excitante. Mais si vous voulez savoir si je suis une leader née ? Non. C’est drôle, mes amis riaient du fait que je ne suis absolument pas le genre de personne à prendre les choses en mains. C’est juste l’apparence que j’ai. »
Elle l’a certainement.
Laxwrence est une de ces rares personnes qui peut réussir en tournant à la fois un film indépendant et un blockbuster. Elle est déjà à la 16ème place de la liste culte des « Stars ayant le plus de valeur » du New York magazine, se trouvant juste en dessous de Sandra Bullock et Angelina Jolie, déjà bien au-dessus de Cameron Diaz et Natalie Portman. Comment Donald Sutherland, un de ses collègues, l’a récemment dit : c’est une « merveille » —équivalente, selon lui, à Laurence Olivier. »
À ce propos, Sutherland était tellement étonné en apprenant qu’elle n’avait jamais lu Anna Karenina qu’il lui a donné un livre pendant le tournage. « Et vous savez quoi ? J’ai l’impression d’être une idiote prétentieuse en disant ça, mais c’est vraiment mon livre préféré, » dit-elle. « Comme cette citation : ‘’Le respect remplace l’espace vide que l’amour devrait remplir’’ ? Si j’avais un Myspace, ce serait ma phrase. Mais est-ce qu’ils ont encore Myspace ? J’en ai tellement marre que le monde avance avant que je ne sois prête. Genre, tout d’un coup, il n’y a plus de CD ! Alors que je pensais que j’étais en avance avec mon petit lecteur CD… »
Actuellement en vacances avant de tourner la suite de Hunger Games, L’Embrasement, Lawrence apparaît ce mois-ci sur nos écrans dans le film d’horreur House at the End of the Street. Plus tard cet hiver, elle reviendra à ses racines indépendantes dans The Happiness Therapy, une comédie dramatique réalisée par David Russell dans laquelle elle donne la réplique à Bradley Cooper, un sex addict en rémission. « Ouais, on est tous les deux fous, » explique-t-elle. « Il est bipolaire. Je suis une addict qui se sent inutile et qui doit baiser quelqu’un pour se sentir mieux, mais qui sait en même temps que ça ne va rien arranger… »
« L’addiction est quelque chose de vraiment fascinant, pour moi, à vrai dire, » poursuit-elle. « Comme quand un addict abandonne sa carrière dans le show-business. Bien, qu’avec du recul, clarifie-t-elle, ça ne parle définitivement pas de la famille Bland. « Les familles Bland, ugh. Je les déteste. »
Elle avait été repérée par un dénicheur de talent à Union Square lors d’un voyage à New York avec sa mère, et pendant des mois par la suite, elle a supplié ses parents de la laisser y retourner pour trouver un agent. Ils ont fini par céder. Une sitcom sur du long terme et quelques rôles dans des petits films (vous vous rappelez de Loin de la terre brûlée avec Charlize Theron ? Non, moi non plus), mais ce qu’il l’a vraiment mise sur le devant de la scène est le rôle de Ree Dolly dans le chef d’œuvre indépendant de Debra Granik Winter’s Bone. L’industrie a été fascinée par cette nouvelle actrice prodigieuse avec aucun entrainement particulier, à peine sortie de l’adolescence. Le public l’a adorée parce qu’elle était très bavarde et ne gardait pas sa langue dans sa poche. Elle a raconté à David Letterman, par exemple, comment elle avait une fois appelée Jodie Foster (qui l’a engagée dans Le Complexe du castor avec Mel Gibson) pour lui demander des conseil pour Hunger Games, et que Foster n’a jamais pris la peine de la rappeler. « Oh oui, » rit-elle. « En général, je parle simplement beaucoup trop. Je n’arrive pas à me taire, surtout quand je suis stressée, et après je finir par parler vraiment fort, ce qui est bien pour une émission de télé mais ce n’est pas une réaction normale, je sais… »
Pourtant, on sent une certaine inflexibilité derrière ce sourire rayonnant. Le manque de « filtre » de Lawrence, comme elle l’appelle, ce qu’elle pense des gens –« Oh, je ne supporte pas les gens timides. Genre, décidez vous. Parlez du temps, ne regardez pas votre assiette en me faisant penser que je vous mets mal à l’aise ! »— sont un privilège à voir. Elle me fait penser à une Bridget Jones américaine, si vous voulez, mais sans le manque de confiance en soi. « Oh mais je rêve de jouer Bridget Jones ! » s’écrie-t-elle en claquant les mains à la simple idée.
Assurément, si j’avais une fille, j’adorerais que Jennifer Lawrence soit son modèle. « C’est un super modèle, » m’a assuré plus tard au téléphone James McAvoy, costar de X-Men, « parce qu’elle ne vend pas mais d’un autre côté, elle ne se prend pas trop au sérieux. Elle se prend autant au sérieux qu’il le faut, tout comme sa profession, mais c’est sa façon de voir les choses. Oui, elle est jeune, mais c’est une femme. Vous savez comment certains acteurs sont encore des filles ou des garçons ? Et bien, elle est très femme, et même une femme très forte. »
Nous sommes restées ici pendant longtemps, mais ça ne dérange pas Lawrence. Contrairement à ce que son agent affirme, elle n’a absolument rien de prévu cet après-midi et me propose de m’accompagner en ville pour acheter des t-shirts. Sur la route, nous passons devant Whole Foods, son endroit préféré pour faire les courses jusqu’à ce que la presse l’apprenne. Désormais, ses amis doivent y aller pour elle. Elle commence à comprendre, en d’autres termes, la solitude qui accompagne la célébrité, sans parler de l’isolation due au fait de vivre à LA où « c’est tellement important de prendre sa voiture que l’on se retrouve pris sous 25 angles différents pour le démontrer… Ou on ne sort pas du tout. C’est exactement pour ça que j’adore Londres, » dit-elle. Elle a passé du temps là-bas pour le tournage de X-Men et elle a rendu visite à Nicholas Hoult, avec qui elle sort depuis. « Tous ces petits pubs parfaits à chaque coin de rue où tout le monde est content de s’asseoir, d’écouter et de parler. Plus je voyage, plus je me lasse de LA quand je rentre. Je suis peut-être allée dans six restaurants depuis les quatre années que je vis ici.
Jusqu’à présent, tout va bien donc. On ne rêverait pas de rencontrer un acteur avec les épaules sur la tête, tout ça grâce au soutien de sa famille, en particulier sa mère Karen qui, comme James McAvoy l’a noté, l’a accompagnée sur le tournage de X-Men et la disputait souvent en public pour sa grande gueule. On se demande cependant, puisque la célébrité est quelque chose d’exponentiel, et puisque Hunger Games va probablement avoir une troisième partie, comment tout ça va se finir. Va-t-elle –comme, disons Harrison Ford ou Meryl Streep— réussir à rester suffisamment « normale avec tout ce que le Hollywood qui l’entoure peut entrainer ?
« Oh, vous êtes horribles ! » rétorque-t-elle gentiment. « Vous êtes comme mon amie ! J’étais vraiment perturbée le jour où Hunger Games est sorti, je tremblais et j’étais enroulée dans une couverture et elle m’a dit : ‘’T’as vu ce qu’ils ont fait à Britney Spears ? Elle se remet à peine et ils lui lancent des piques… Genre, merci quoi !’’ »
« Écoutez, » ajoute-t-elle avec grâce, « on voit ces libertés qui s’effritent, comme aller faire de l’esence en paix ou un quelque chose comme ça, mais c’est comme ça, et ça va et ça vient… Mes parents m’ont élevée pour tenir à mon travail, ils ont instillé cette éthique de travail en moi. Ce que c’est, c’est un travail et c’est ce que je fais, espérons le, mon travail. Jusqu’à présent, en terme de travail, je dirais que j’ai été plutôt chanceuse. »

8 commentaires:

  1. Merci pour la traduc lolli ! génial l'article, j'aime vraiment l'esprit de Jen ^^

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  2. C'est toi qui l'a traduit ? :)MERCI

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  3. Génial cet article !!! Il me fait encore plus apprécier cette actrice ! Par contre, je suis très déçue d'apprendre que Jodie Foster n'ait pas daigné la rappeler pour lui donner des conseils, alors qu'elle défend Kristen Stewart bec et ongle dans la presse ... Et la traiet de "grosse" alors qu'elle ne fait que du "40", les journalistes sont vraiment grave !!! C'est juste une fille normale !

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  4. Passionnante interview ! Ça doit être un régal de partager une discussion avec elle et d'apprendre à la connaître : on ne doit pas s'ennuyer ^^

    Jacoby

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  5. Super article, ça a du faire tu travail de tout traduire, mais c'est génial :)

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    1. Ça prend du temps, mais c'est vrai que les interviews de Jennifer sont toujours plutôt sympa à traduire :)

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