Le Daily Beast a récemment pu interviewer Jennifer Lawrence sur de sujets très variés, en passant de Happiness Therapy à Hunger Games, Harry Potter, les réseaux sociaux et son petit ami.
Sur grand écran, Jennifer Lawrence apparaît
toujours comme une battante. Mais une fois que vous la rencontrez autour d’un
diner, vous apprendrez vite la vérité –c’est légère. Après un seul verre de
vin, elle commence déjà à avoir la tête qui tourne. « Je vais devoir
manger, » dit-elle. « Ou retirer mes vêtements. » Elle commande
un hamburger avec du bacon et des frites. No, attendez, dit-elle à la serveuse,
pas de bacon. Et pas de burger. Elle regarde la carte avant de choisir ce
qu’elle veut vraiment –le poulet, avec des frites. « Attendez. Désolée, je
suis tellement énervante. » Pause.
« La purée ! Ouais, à la place des frites. » Elle y ajoute du
bacon, puisqu’elle adore apparemment ça (tout comme Domino’s Pizza, le
chewing-gum, les bonbons et les bretzels trempés dans le guacamole). Veut-elle
qu’on partage les frites ? « Non, » insiste-t-elle.
« Prenez ce que vous voulez. » Quand c’est ce que je fais, elle
interrompt : « Vous faites une énorme erreur ! » Bon alors
ce sera les frites au parmesan.
Si ça ressemble à une scène de Quand Harry rencontre Sally, c’est parce
que Lawrence, 22 ans, est excentrique. On ne le devinerait jamais à voir ses
rôles sérieux –Katniss Everdeen dans Hunger
Games, Mystique dans X-Men : Le
commencement et sa nomination aux Oscars pour ses débuts dans Winter’s Bone. Lawrence a grandi à
Louisville, dans le Kentucky, où elle admirait Lucille Ball. « Ma priorité
dans la vie, c’est de rire, » déclare-t-elle. Le public va pouvoir
apprécier ce côté comique dans le prochain Happiness
Therapy de David O. Russell. Lawrence interprète Tiffany, une veuve, qui se
rapproche de son voisin bipolaire (Bradley Cooper). Lawrence est tellement
douée dans ce rôle qu’elle est déjà considérée comme en tête pour la Meilleure
Actrice aux Oscars de 2013.
Dans une discussion sincère de deux heures
autour d’un dîner à Atlanta, Lawrence a parlé à Ramin Setoodeh d’une variété de
sujets ridicule –et aussi quelques un sérieux.
Comment
as-tu trouvé Tiffany ?
Au début, elle était gothique. Ils ont teint
mes cheveux en noir, et j’allais me faire percer la langue. Elle avait des
millions de piercings. On a choisi ça et on a essayé. Mais ça ne collait pas.
On a confectionné une toute nouvelle garde-robe et on a éclairci mes cheveux
pour le rendre moins intense.
Lui
as-tu diagnostiqué un problème ?
Non. Bradley étudiait des documentaires sur
les gens maniaco-dépressifs. Je n’avais pas l’impression que c’était le cas de
Tiffany. Pour moi, Tiffany faisait quelque chose et ne s’en excusait pas. Elle
fait : « Ouais, j’ai baisé tout le monde au bureau. Je faisais le
deuil de mon mari. » De mon côté, j’ai dû prendre du poids.
La
raison étant…
Avec du recul, c’est plutôt hilarant, en
fait. David me fait venir dans son bureau. Je venais de finir le tournage de Hunger Games et il me
dit : « Écoute, à propos de ton poids, je voudrais que tu en
prennes. » Pas de problème. Et puis à la moitié du tournage, pendant qu’on
tournait la scène de la danse, il me dit : « Ah oui, tu vas devoir
porter une brassière. »
Une
quoi ?
Je viens du sud donc ça pourrait être
l’expression du Kentucky. Je ne sais pas comment ça s’appelle. Un t-shirt coupé
au nombril ? Un demi t-shit ? […]
Dans
la scène finale du film, tu danses très bien.
Si c’est vrai, c’est grâce au montage et à
beaucoup d’effets spéciaux. Les claquettes, c’était le plus dur. Bradley a un
cerveau qui lui permet de voir les gens le faire et il est là :
« Ok. » Je ne suis pas comme ça. Je peux à peine marcher à travers
une pièce.
As-tu
regardé de vieilles vidéos de Gene Kelly ?
Oui, ça m’a donné envie de me suicider.
Il
y a beaucoup de choses à propos de tes pieds sur Internet.
Je ne le savais pas.
Je
ne crois pas que ce soit sexuel.
Je n’avais même pas pensé au côté sexuel.
Donc bon ! C’est trop drôle.
Je
crois que ça a un rapport avec le fait que tu coures.
Oh mais je cours comme une idiote. Je ne sais
même pas à quoi je ressemble quand je cours mais c’est définitivement quelque
chose qui n’a jamais été vu auparavant.
Je
déteste courir sur un tapis de course quand il y a un miroir en face.
Essaie de réaliser que tu cours bizarrement
dans un film –pour l’avant-première. Mes amis étaient venus chez moi, on avait
bu trois bons verres de vin et un extrait de Hunger Games est passé et la première chose qu’on voit c’est moi, serrant
les lèvres comme ça. Je ne comprends pas pourquoi personne ne m’a empêché de
faire les mains en mode karaté. Hé, Jen,
serre les poings, détend ton visage. On croirait que j’imite un singe. Et
puis, à l’avant-première, je me suis rendue compte que mes jambes sont
déformées. Je cours comme une folle. Retournez voir le film. Regardez moi
courir.
As-tu
toujours été aussi critique à ton égard ?
Non. C’est venu avec l’âge et la célébrité.
Au début de ma carrière, quand j’avais 14 ans, je me suis dit : « Je
vais avoir du succès. Je vais obtenir un contrat. Je vais devenir actrice, ce
que je n’aurais pas le courage de faire aujourd’hui.
Quand
tu étais plus jeune et que tu pensais à la célébrité, que t’imaginais-tu ?
Je savais que les paparazzis seraient énervants.
Je n’aurais jamais cru qu’ils feraient peur. Je suis une fille seule dans ma
voiture, suivie par une bande de mecs bizarres que je ne connais pas. Je
comprends que ce ne sont que des paparazzis et qu’ils veulent juste des photos.
Mais notre corps ne le réalise pas. Instinctivement, on croit qu’on est suivi.
On est traqué. On a juste envie de courir et de les semer. Je dois encore
m’habituer à ça. Je m’habitue encore à devoir marcher à certains endroits.
Est-ce que je dois baisser les yeux tout du long ?
Tu
évites le contact visuel avec les étrangers ?
Avec tout ça, je me suis fait une vision
tunnel étrange. Je ne vois que les gens que je connais. Avant, j’observais
beaucoup les gens, jusqu’à ce que les gens me regardent moi. Les gens
commencent à te traiter différemment donc, naturellement, on fait pareil.
Hollywood
est beaucoup plus dur envers les jeunes femmes que les hommes.
La solution pour ça, c’est de ne pas se
Googler.
Tu
ne le fais pas ?
Oh mon dieu, non. J’essayais de prouver
quelque chose à une amie actrice. Elle s’énervait à cause des photos du tapis
rouge. J’ai tapé « Jennifer Lawrence grosse et moche », juste pour
lui montrer. C’est comme dans Lolita
Malgré Moi, quand elle dit : « Si quelqu’un dit quelque chose de
méchant sur toi, est-ce que tu as envie de l’entendre ? » Et elle
fait : « Non. » Elle a totalement raison. On n’a pas envie de
l’entendre. Ça fait un an que je ne me suis pas Googlée.
Qu’en
est-il des autres technologies ?
Est-ce que tu as parfois l’impression que le monde
progresse beaucoup trop vite pour toi ? Tout lle monde parlait hier de
Twitter, Instagram et Tumblr. Je me sentais vraiment perdue et oppressée.
Vraiment, je commençais à avoir le souffle coupé. Les gens me montraient ces
choses hilarantes et je me suis dit que je voulais la même chose. C’est quoi
Pinterest ? Je ne l’ai pas. Je sais que le temps que je m’y mette, ce sera
passé à autre chose. Je me suis acheté un lecteur CD il y a moins d’un an.
Regarde
mon dictaphone. Il date des années 80.
Ohmondieu. C’est Maman j’ai raté l’avion. [Elle
le ramasse et récite une réplique du film] : « Et ces petits
réfrigérateurs, tu dois les ouvrir avec une clé. »
Depuis
combien de temps a commencé le tournage de L’Embrasement ?
Deux mois. Je crois qu’on en est à la moitié.
Je ne déprime que quand ça se termine. Je m’amuse tellement à faire ces films.
As-tu
lu les livres ?
Oui. J’ai lu les livres et après, j’ai appris
qu’ils allaient les adapter au cinéma. C’est un peu angoissant de s’impliquer
dans quelque chose d’aussi énorme. J’avais choisi ma voie. Je voulais jouer
dans des films indépendants. Je voulais conduire mes enfants dans un minivan et
avoir une vie normale. Je savais qu’en disant oui, ça allait changer ma vie. Je
n’étais pas sûre d’être prête.
Tu
as réellement pensé à refuser ce rôle ?
Oui. J’avais à peu près trois jours [pour
réfléchir à cette offre]. Je penchais beaucoup plus pour le non que pour le
oui. Pour être honnête, ce qui me conduisait aux auditions, c’était mon côté
compétitif. Tout le monde le voulait. Je voulais donner le meilleur de
moi-même.
Pourquoi
as-tu finalement accepté de jouer Katniss ?
Ma mère m’a dit que j’étais hypocrite. Puis
j’ai réalisé que si je devais être connue pour quelque chose, ce serait au
moins quelque chose dont je suis fière.
Pourquoi
Katniss est-elle un exemple à suivre pour les filles ?
C’est une Jeanne d’Arc qui ne se voit pas de
cette façon. Elle s’y habitue, en quelque sorte. Et elle est forte, comme un héro
mais avec un vagin. C’est bien pour les ados de 13 ans. Je n’aurais
probablement pas dû dire vagin, mais tu vois ce que je veux dire. Vagin !
Si tu en as un, crie le.
J’ai
lu quelque part –et ça pourrait être complètement faux— que tu es une Twihard.
C’est tellement drôle. J’ai lu le livre à sa
sortie. Et je me suis dit : « Merde ! C’est génial. » Je
suis encore plus fan de Harry Potter.
J’ai lu tous les livres trois ou quatre fois. Je connais tous les sorts.
Parfois, je me retrouve à parler avec des termes de Harry Potter.
As-tu
déjà rencontré Daniel Radcliffe ?
Oui et je lui ai crié dessus. On enregistrait
tous les deux une émission avec Letterman. Je lui ai attrapé l’épaule. Bien
sûr, je porte des talons de 15 centimètres. Je faisais quasiment 1 mètre 90. Je
me jette sur lui et je dis : « J’adore Harry Potter ! » Son
équipe de sécurité se regardaient du genre –on devrait intervenir ?
Tu
es avec ton petit ami Nicholas Hoult depuis deux ans. C’est lui qui t’a
draguée ?
Aucun de nous ne l’a fait. C’est marrant. Je
n’ai jamais eu d’histoire comme ça, où j’ai dit : « Ouais, c’est
génial. Faisons ça tout le temps. » Nous sommes tellement bons amis. On
aimait passer du temps ensemble, temps ensemble qui a fini par se transformer
en sortir ensemble. Il n’y a jamais eu cette période un peu gênante. On aimait
juste tellement être ensemble.
Penses-tu
toujours à te marier et avoir des enfants ?
Et bien, oui. C’est tellement bizarre de dire
ça à 22 ans. J’ai vraiment l’impression que je suis née pour devenir mère,
c’est pour ça que c’est drôle pour moi d’avoir cette carrière oppressante. Très
jeune, je jouais à la maman.
C’est
un peu démodé.
Je crois. Mais j’ai grandi dans le Kentucky.
J’ai fait la nounou et la babysitter. J’ai toujours adoré les enfants. Mais
encore une fois, je ne suis même pas assez mature pour acheter une maison. Je
ne peux pas acheter de voiture. Je paie toujours ma Volkswagen. Si quelqu’un me
demandait en mariage, je répondrais : « Je dois finir de payer ma
Volkswagen. »
Qu’est-ce
que tu veux dire ?
Quand j’ai fait des crédits, ça a tout de
suite été mauvais, c’était toujours dans le rouge. Je me disais : « Mais
pourquoi je suis débitrice ? » Apparemment, je me suis fait une carte
chez Macys ou un truc dans le genre, mais je ne l’ai jamais payée. La seule
chose que j’avais créditée à mon nom a lamentablement échoué.
Tu
devrais pouvoir dire : « Je suis Jennifer Lawrence » et obtenir
de meilleurs crédits.
Je devrais leur donner le rapport du Hollywood Reporter sur mes revenus.
Est-ce
que tu te prépares pour la saison des récompenses ? C’est un peu comme l’organisation
d’un mariage.
Je ne sais pas. Je n’ai jamais organisé de mariage. C’est un peu comme quand on lit la première critique très bonne et tout le monde croit que ça va se passer. Je crois que ça va être beaucoup mieux cette année, maintenant que je peux boire. Honnêtement, je crois que c’était le pire. J’étais la seule personne sobre [aux Golden Globes] qui écoutait chaque mot. Il faisait tellement froid qu’à un moment, je me suis couverte avec le bas de ma robe et là, je me suis vue sur le grand écran. J’ai souri mais j’avais les dents qui claquaient. On aurait pu croire que je pleurais, comme si j’avais cru que j’avais une chance.
Je ne sais pas. Je n’ai jamais organisé de mariage. C’est un peu comme quand on lit la première critique très bonne et tout le monde croit que ça va se passer. Je crois que ça va être beaucoup mieux cette année, maintenant que je peux boire. Honnêtement, je crois que c’était le pire. J’étais la seule personne sobre [aux Golden Globes] qui écoutait chaque mot. Il faisait tellement froid qu’à un moment, je me suis couverte avec le bas de ma robe et là, je me suis vue sur le grand écran. J’ai souri mais j’avais les dents qui claquaient. On aurait pu croire que je pleurais, comme si j’avais cru que j’avais une chance.
Et
les Oscars ?
Les Oscars sont géniaux. C’est la dernière
cérémonie de récompense. Tout le monde se détend. Ils chantent, ils dansent et
ils ont de belles lumières.
Les
gens disent que tu vas gagner cette année.
Je ne le savais pas du tout. Je crois que je
vais commencer à me Googler.
Via The Hob
J’adore la partie avec le vagin x)
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