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vendredi 9 novembre 2012

Interview de Jennifer Lawrence pour Elle US


Chose promise, chose dûe : voici l'interview complète de Jennifer Lawrence pour le magazine Elle US du mois de décembre ! 


Quand Jennifer Lawnrence apparaît à travers les portes fenêtres d’un immeuble de bureaux banal, hors d’haleine et le front luisant, la vue est tellement familière qu’on aurait presque envie de sauter de joie –jusqu’à ce qu’on aperçoive le vrai regard de traquée dans ses yeux, le léger tremblement de ses mains. « Bienvenue dans ma nouvelle vie, » dit Lawrence d’une voix tremblante avant de se laisser tomber sur un canapé, avec un rire en guise d’excuse. « C’est… Horrible. » C’est la veille de ses vingt-deux ans et elle vient d’être assiégée par des paparazzis à une station essence. Jetant un regard à travers la vitre teintée à sa douzaine de poursuivants, maintenant cherchant à s’occuper sur le parking, Lawrence reprend le contrôle de son sens de l’humour qu’elle utilise à la fois pour charmer et pour se défendre. « Tous les paparazzis conduisent des Prius, » remarque-t-elle, son ton annonçant la suite : Et bien, qu’est-ce qu’ils sont consciencieux ! Lawrence regarde son coach. « Je peux avoir mes flèches maintenant ? »
Le 87eleven Action Design de Los Angeles pourrait se faire passer pour n’importe quelle salle de sport, avant que l’on remarque un assortiment d’épées sur un mur et, dans un coin, une pile d’armes, des massues que l’on dirait sorties de l’ère médiévale, des machettes et autres équipements que l’avatar de Lawrence dans Hunger Games, Katniss Everdeen, adorerait probablement utiliser sur les gentlemen garés à l’extérieur. Son entrainement pour L’Embrasement, le deuxième film de la série –dont le tournage a débuté en septembre mais, désolé les fans, dont la sortie ne se fera pas avant novembre 2013— a commencé depuis une semaine et demie et Lawrence est ici pour apprendre à rouler, à chuter, à faire des sauts, tout cela avec un arc de un mètre de haut à la main et ses recharges de flèches accrochées sur son dos. (C’est son deuxième entrainement de la journée mais pas son dernier ; elle fera du yoga plus tard dans la journée.)
Avec une efficacité pragmatique, elle sort une flèche, l’aligne sur son arc, plisse légèrement les yeux face à la cible et lâche, atteint et bam, la flèche atterrit à une distance respectable du milieu. Elle en sort une autre. Elle commence à prendre un rythme. Les muscles tendus, ses cheveux blonds entourant son visage, Lawrence offre une sacrée vue. Elle est une Artemis en pantalon de yoga ; une vraie femme guerrière. Et inévitablement –bien qu’elle insiste sur le fait qu’elle n’ait rien en commun avec la battante du film­— elle est Katniss, un rôle qui, selon le réalisateur de Hunger Games Gary Ross, nécessite une « une force intérieure, une grande indépendance et un désir de protéger les autres –mais au final, une sorte de vulnérabilité. »
Katniss a complètement changé la vie de Lawrence, la distinguant en deux périodes : « Avant que je ne sois connue » et tout ce qui peut arriver désormais. Elle marque la date marquante comme étant le 23 mars 2012, le jour où le film est sorti en salles. Depuis, sa célébrité a augmenté à une vitesse rare, même dans cette ville. Mais remarquez ceci : Lawrence est une beauté à l’ancienne, luxuriante ; la deuxième plus jeune femme à avoir été nominée en tant que Meilleure Actrice aux Oscars (pour s’être immergée dans le rôle d’une adolescente tenace dans le film de 2010 Winter’s Bone ; et un appât prouvé dans les salles, avec pas une mais deux franchises sur son CV. Cette année, les studios derrière Hunger Games et X-Men se sont bataillés pour Lawrence, déplaçant des dates de production pour que tout le monde puisse en avoir un morceau. Hunger Games a rapporté 685 millions de dollars dans le monde, augmentant sa paie pour L’Embrasement à 10 millions de dollars. Et ce n’est que le début : avec la séparation du dernier film en deux parties (à la Harry Potter ou Twilight), Lawrence est partie pour être à l’affiche d’un blockbuster par an jusqu’en 2015.
Les réalisateurs parlent de ses auditions comme une intervention divine. Quand, en même temps que toutes les autres jeunes actrices de Hollywood, Lawrence a auditionné en faisant la scène clé dans laquelle Katniss jure à sa sœur qu’elle va gagner les Hunger Games mortels et rentrer chez elle, « ça m’a complètement abasourdi, » a déclaré Ross. « C’était la meilleure audition que j’aie jamais vue. C’était une vraie claque. » Le réalisateur David O’Russel l’appelle une « prise en onze heures » pour Happiness Therapy qui sort ce mois-ci ; il pensait qu’elle était trop jeune pour le rôle d’une veuve face à l’acteur de 37 ans Bradley Cooper (candidates reportées pour le rôle : Angelina Jolie, Blake Lively, Kirsten Dunst, Rooney Mara et Anne Hathaway). Mais quand elle a auditionné –en costume, sur Skype depuis le bureau de son père dans la maison de son enfance dans le Kentucky—, « elle m’a complètement sonné, » dit Russel. « Elle a une qualité incroyable, elle est tellement mature pour son âge et à la fois humaine, forte mais aussi accessible et vulnérable. » Russel a fait voir la vidéo Skype à son producteur exécutif Harvey Weinstein. « Au bout d’une minute, [Weinstein] a just dit : ‘’Oh mon dieu’’ et j’ai répondu : ‘’Oui, merci’’, » se rappelle Russel. « Il a tout de suite compris. C’était genre : ‘’Super, donc notre conversation s’arrête là.’’ »
Plus tard cette année, le blog du magazine New York Vulture a classé Lawrence comme étant la seizième star ayant le plus de valeur. Ça n’a pas l’air si impression, jusqu’à ce qu’on comprenne qu’elle est juste derrière Tom Cruise et avant l’acteur récompensé aux Oscars qui a joué Batman (Christian Bale) –et elle est la quatrième femme sur la liste avec Jolie, Meryl Streep et Sandra Bullock. Quand je mentionne cela, elle lève ses mains en signe d’exaspération moqueuse. « C’est n’importe quoi ! » dit-elle. « Je devrais être avant elles toutes. Meryl Streep ? Tu rigoles ? » Ça, mesdames et messieurs, est le vrai plus de Jennifer Lawrence, cette qualité qui a plus de valeur que sa beauté et plus rare, on peut en débattre, que son talent : cette façon hilarante de se faire apprécier, cette attitude de «on ne me la fait pas à moi. »


Lawrence est la mois coachée de toutes les actrices. En passant du temps avec elle, on se trouver à espérer l’impossible, Ne les laisse pas de changer, Reste en or, Ponyboy. Apparemment incapable de faire de la conversation polie ou –pire encore— de délivrer des phrases toutes faites pendant la promotion d’un film, elle parle de vagins sur Chelsea Lately, dit à Letterman qu’elle se déteste, répète aux journalistes présents sur le tapis rouge comment « je me sentais comme un chihuahua et je croyais que j’allais me faire pipi dessus. »
« Je ne sais jamais ce qui va sortir de ma bouche, et c’est horrible. Je ne trouve pas ça positif du tout, » explique-t-elle. « En vieillissant, je deviendrai plus mature et posée. Et je contrôlerai ma langue. Un jour, je vais grandir. » Cette verbosité n’est pas une forme de rébellion –en tout cas, pas consciemment : elle déteste l’idée d’offenser les gens. Petite, elle confiait toutes ses bêtises à ses parents. (« Je leur disais toujours ce que j’avais fait : vous allez me pardonnez ? J’ai appris la leçon. ») Chaque mot de trop l’angoisse, y compris, je suppose, ce qu’elle dit en ce moment. « Après ça, je vais avoir un nœud à l’estomac. Je vais me dire : ‘’Oh, est-ce que j’ai dit quelque chose de mal ? Je vais avoir des problèmes !’’ »
Ces inquiétudes mises de côté, Lawrence est très détendue, à l’aise avec elle-même. C’est toujours la fille qui, à 16 ans pendant l’un de ses premiers rencards, est allée au cinéma –c’était Poséidon, ce qui vous fait remarquer à quel point elle jeune, en réalité— a avalé un slushie bleu Jumbo Icee. « Je suis assise, en train de regarder le film, et tout à coup je suis là : ‘’Ohmondieu, ohmondieu,’’ et tout le liquide bleu commence à me couler par la bouche et par le nez. » Est-elle partie en courant du cinéma pour s’enfermer dans les toilettes ? « Non ! » Elle est restée assise et s’est essuyée avec sa serviette. « Je ne voulais pas rater ça ! »
Donc, le pauvre qui croyait sortir avec cette actrice magnifique— « Ouais, » interrompt-elle brutalement, « parce que c’est comme ça que je me décrit. »
Bradley Cooper décrit Lawrence comme étant « incroyablement douée » et « très intelligente. » Il ajoute, « Je n’ai jamais été aussi à l’aise pour travailler avec quelqu’un. » Mais ce qui a déterminé son statut de costar la plus cool était quand les deux tournaient dans sa ville natale de Philadelphie et ont décidé d’aller à une soirée Halloween « dans une maison dans un trou paumé, » dit Cooper, l’Homme le Plus Sexy sur Terre déguisé en singe ; Lawrence en grosse sorcière. « Elle est allée voir un mec déguisé en pneu Michelin, tout aussi imposant qu’elle, et elle lui est monté sur le dos. C’était tellement drôle, » dit-il, gloussant presque en se remémorant la scène. « Et il ne se laissait pas faire. Le Mec Michelin ne voulait pas de la grosse sorcière. »

Dans la salle de restaurant élégante de la Taverne du Brentwood, Lawrence porte toujours ses vêtements de sport. (Elle a porté la même tenue toute la semaine, avec une paire de lunettes de soleil qu’elle déteste –actuellement reposées— parce qu’elle a lu quelque part que Jennifer Anniston disait que ça repoussait les paparazzis, qui ne peuvent du coup pas avoir de « beaux » clichés à vendre. « Pas que ça ait aidé jusqu’à présent. ») Elle décortique son sandwich à la dinde comme si elle déminait une bombe. « Je mange comme une folle. Si j’étais internée, ils observeraient ma façon de manger, » dit-elle, lançant un regard d’excuse à la famille installée à la table adjacente, qui ont jeté plusieurs regards. « Ces gens vont repartir et se dire : ‘’C’est un animal.’’ (En fait, en repartant, ils lui demandent une photo –elle accepte— et l’un d’eux lui dit : « On a décrété que tu étais tout aussi belle en vrai. »)
Pour l’info, elle mange son sandwich. Bien que sa technique ne soit pas très appétissante, ce n’est pas une technique de régime. « Je mange comme un homme des cavernes, » dit-elle. « Je suis la seule actrice qui n’aura pas de rumeurs d’anorexie. »
Lawrence a des formes entièrement américaines –en vrai, seulement peu de formes— avec des épaules larges, un long cou et une taille fine. C’est donc un peu dérangeant d’entendre sa blague, à demi sérieuse : « À Hollywood, je suis obèse. Je suis considérée comme une actrice grosse. Je suis comme Val Kilmer sur cette photo à la plage. »
On a envie d’éviter de réduire une femme aux multiples facettes à de simples mensurations –surtout une qui refuse de le faire elle-même— et pourtant, le corps de Jennifer Lawrence est intéressant, pour des raisons qui vont au-delà de l’évidence. « Je ne me laisserai jamais mourir de faim pour un rôle, » déclare-t-elle. « J’attends toujours ce rôle qui viendra et qui m’effrayera assez pour me mettre au régime, et ça ne peut pas arriver. Je suis invincible ! »
C’est une toute nouvelle forme de modèle, la version 5.0, qui arrive à Hollywood avec plus de sagesse que ses prédécesseurs, sachant dès le départ que chaque décision aura un effet ricochet. En jouant la Mystique nue de X-Men –qui porte un peu plus de huit heures d’application d’une peinture bleue et d’écailles en silicone avec une « magnifique ligne en plastique collée le long de ma colonne vertébrale » -elle a réfléchi au message que son corps allait renvoyer. « Je me suis dit : ‘’Bon, je veux ressembler à une femme. Je ne veux pas ressembler à un garçon.’’ » Et elle a survécu avec son estime de soi intacte. « Honnêtement, X-Men m’a retiré toute modestie que j’aurais pu avoir avant, » explique-t-ellle. « [Maintenant] je dois me concentrer pour ne pas me retrouver nue, parce que sinon je le ferais devant n’importe qui. » Pause. « Enfin, je veux dire… des filles. »
Avec Katniss, qui était déjà équipée d’une solide communauté de fans adolescents, elle l’a ressenti de façon plus intense encore. « Je ne veux pas que des jeunes filles se disent : ‘’Oh, je veux ressembler à Katniss, donc je vais sauter un repas’’, » dit-elle. « J’en avais vraiment conscience pendant l’entrainement, quand on fait tout pour que son corps ait le bon aspect. J’essayais de faire en sorte que mon corps ait l’air sain et for –pas maigre et pas assez nourri. »
Malgré tout, après avoir fini Hunger Games et peu avant le tournage de Happiness Therapy, Lawrence était un peu trop osseuse pour Russell, qui lui a demandé de reprendre quelques kilos, juste assez pour qu’elle soit crédible en tant que la fille d’à côté dans un voisinage de classe moyenne. Ce ne fut pas une négociation difficile, dit Russell : « Ce soir là, elle s’est commandé un steak Philly au fromage frit. Pour être honnête, je ne savais même pas que ça existait. »

À 16 ans, Lawrence a signé pour un rôle dans la sitcom de TBS family appelée The Big Engvall Show, qui a durée trois saisons, ce qui lui a payé ses factures et lui a permis de faire un film indépendant entre chaque pause. Elle apparaît littéralement dans chaque scène du premier film qu’elle ait jamais fait, The Poker House, un biopic peu vu de l’actrice et réalisatrice Lori Petty (Tank Girl, A League of Their Own), où elle jouait Agnes, la plus âgée d’une de trois filles négligées par leur mère, une prostituée addict. Petty a remarqué Lawrence dès le début. « La première fois que j’ai vu Brad Pitt, je me suis dit : ‘’Et bien, ce petit merdeux !’’ dit Petty. « On voit une personne et on se dit : ‘’Tu réalises ce qui t’attend ?’’ C’est ce genre de sentiment. Il y a des gens qui l’ont, et elle l’a. »
Agnes fut le premier rôle dans le chemin tracé par Lawrence : celui des filles fortes mais tendres qui trouvent un moyen de s’en sortir –et aident leur petits frères et sœurs— malgré la négligence de leurs parents. Le thème est repris en 2008 dans The Burning Plain, dans le rôle de la sœur âgée stoïque et qui veut se venger (et qui s’avère être douée au lancer de pierre), aveuglée par la colère suite à l’aventure de sa mère qu’elle commet l’irréparable ; dans Winter’s Bones, la tenace Ree Dolly, une adolescente qui part à la recherche de son père disparu dans un trafic de meth du Missouri ; et bien sûr la chasseuse de Hunger Games, qui remplace sa mère accablée par le deuil et sa petite sœur sans défense suite à la mort de son père ;
L’ironie dans son excellence à interpréter des jeunes sans parents est que Lawrence elle-même est le produit d’une enfance tirée d’un livre, passée à l’extérieur –des chevaux, des entrainement de basketball, ses deux frères ainés obsédés par le sport— à Indian Hills, une banlieue de classe moyenne de Louisville, dans le Kentucky. « C’est une fille forte qui vient d’une famille forte, » déclare Cooper. « Ses racines vont loin dans le sol. »
Il y a les gens qui lui ont appris que, comme le dit le personnage de Julia Roberts dans Potins de Femmes « une once de prétention vaut une once de fumier. » Son père Gary a désormais revendu son entreprise de construction mais sa mère, Karen, dirige une colonie de vacances appelée Camp Hi Ho. Combien des autres actrices qui voulaient le rôle de Katniss ont grandi à dos de cheval ?
Mais si la vie était un camp d’été de juin à août, « Pendant l’année scolaire, c’était horrible, je passais mon temps à pleurer et à dire ‘’Je suis stupide, je me déteste.’’ » Bien que ses parents attendaient de Lawrence qu’elle ramène de bonnes notes, elle explique qu’elle n’était pas très douée en classe. Mais elle adorait les histoires. « Mes parents devaient toujours me raconter des histoires, ou c’était moi qui les racontais, je lisais des histoires, » dit-elle. En lisant son premier scénario, c’était « la première fois que je comprenais quoi que ce soit dans ma vie. »
À 14 ans, la jeune fille a été élue la Plus Bavarde au collège et savait déjà qu’elle voulait devenir actrice quand elle a été repérée à Times Square pendant les vacances de Pâques. Elle est retournée chez elle finir son année de 4ème et sa mère et elle sont revenues pendant l’été pour lui donner une chance. Elle a obtenu quelques contrats de mannequinat et quelques publicités et a été chassée de trois courtes locations à New York par des arnaqueurs. Au moment même où son père est arrivé à New York pour les faire revenir à la maison, (« Il pensait qu’on était devenues folles. ») elle a reçu un coup de fil pour un épisode pilote ; ça ne s’est pas fait mais, quand ses parents ont menacé de tout arrêter, ce sont ses frères qui sont intervenus. Sa famille avait toujours vécu pour le sport donc « mes frères ont appelé [mes parents] et ont dit : ‘’Elle est venue à tous nos matchs de foot. Elle est venue à tous nos matchs de baseball. C’est son truc –vous le feriez pour nous si c’était le Championnat du Monde. Vous devez le faire pour elle.’’ » Petit à petit, sa carrière est devenue un objectif famlial. Ses parents l’ont autorisée à prendre des cours par correspondance et, jonglant entre les petits boulots et les auditions de New York à Los Angeles, en passant par le Kentucky, toujours accompagnée d’un de ses parents, elle a passé son bac –deux ans en avance.
Vous pourriez être surpris d’apprendre que Lawrence entretient depuis deux ans une relation peu médiatisée avec l’acteur Britannique mignon Nicholas Hoult, qui joue Hank McCoy dans X-Men, le scientifique qui tombe sous le charme de sa beauté bleue (mais qui et peut-être plus connu pour avoir joué le petit garçon un peu à part dans Pour un garçon). « Quand Nick m’a invitée pour la première fois, mes parents étaient venus me rendre visite à Londres et mon père a dit : ‘’Jen, tu lui as dit que ça ne me dérange pas de retourner en prison ?’’ » Elle se met à rire. « Plus ma famille est méchante, plus on est acceptés. Quand ma famille est sympa et calme, c’est là que vous avez des problèmes. »
Hoult est le sujet sur lequel elle se contient, délivrant les phrases préfabriquées, visiblement mal à l’aise. « On ne veut pas trop parler de notre relation aux médias. On ne veut jamais faire de tapis rouge ensemble. On ne veut pas que les gens observent notre relation. » Mais après avoir insisté pour des détails, elle admet qu’ils ont passé un mois ensemble en Afrique cet été, pendant qu’il tournait un remake de Mad Max. « Franchement, c’est mon meilleur ami et j’espère être aussi sa meilleure amie. C’est avec lui que je préfère passer du temps, il me fait plus rire que n’importe qui… On peut manger des Cheetos ensemble et regarder du volleyball et on se transforme en des Homer Simpson pervers, genre : ‘’Oh, elle un un beau cul.’’ » À vrai dire, ils ne sont pas d’accord sur ce point : « Je n’aurais jamais cru qu’on aurait des opinions tellement différentes sur les culs. »
Une chose que Lawrence n’a pas fait durant ces années où elle travaillait dur pour devenir actrice est l’étude du jeu d’actrice. La fille qui est capable d’utiliser l’autodérision en réponse à n’importe quel compliment est capable de gérer ça : « Jouer, les films, les scénarios, c’est littéralement la seule chose dans laquelle j’ai 100% confiance en moi. Je sais ce que je fais. Je comprends tout simplement et j’adore ça. Quand je suis sur un tournage, c’est là que je me sens le plus chez moi et en contrôle. » Ross de Hunger Games se rappelle de la costar de Lawrence Donald Sutherland qui regardait une de ses scènes. « Il a dit : ‘C’est une actrice pure, une actrice que, par pitié, il ne faut pas changer’’, » déclare Ross. « Je crois que ce qu’il voulait dire, c’est que certaines personnes sont nées avec un don dont elles ne réalisent pas la pleine portée. »
Happiness Therapy est un drame sur une famille dysfonctionnelle avec un timing comique impeccable, sans parler du football Eagles, des paris et de la scène de la danse. Le Pat de Cooper est un ancien professeur bipolaire, sorti de façon prématurée d’un hôpital psychiatrique et vivant avec ses parents (Robert De Niro dans le rôle de son père adorateur de livres et atteint de TOC, Jacki Weaver dans le rôle de la mère qui essaie de faire tenir le tout), amoureux de sa femme séparée de lui (qui a obtenu une ordonnance restrictive contre lui) et déterminé à trouver du bonheur dans sa situation. Arrive la Tiffany aux cheveux noirs de Lawrence, la voisine à la mauvaise réputation –son moyen de gérer la mort de son mari flic a été de « coucher avec tout le monde au bureau. »
À l’avant-première du film au Festival international du film de Toronto en septembre, la performance de Lawrence a récolté un buzz pré-Oscar. Dans une scène, elle débarque et se débat avec un De Niro à la limite de la crise de nerf. Il est furieux contre elle, mais ensuite, quelque chose de surprenant arrive : Lawrence lui renvoie sa rage, le déstabilisant complètement. « Quand elle est arrivée pour cette scène, ça a vraiment eu l’effet que ça a dans le film, » dit Russell. « Elle nous a tous un peu choqués. Personne ne savait à quoi s’attendre. Personne ne savait si elle le ferait, vous savez ? » Ce qui était drôle, Russell poursuit, c’était de regarder De Niro –toujours imprévisible dans une scène—s’en prend violemment à elle puis s’adoucit, comme s’il était en admiration. C’est une transformation qui se lit sur son visage : oh, cette fille est douée.
C’est facile d’oublier que l’on parle d’une personne qui était une gamine il y a à peine cinq minutes ; une personne pour qui passer du bon temps veut dire dormir avec ses copines, manger des chips en pyjama et regarder The Wendy Williams Show, Khloé et Lamar et la série de science-fiction Scare Tactics. « Jen préfèrerait boire du gondron plutôt que d’aller à une soirée, » affirme l’actrice Lauren Sweetser, qui est devenue une des meilleures amies de Lawrence après avoir joué sa seule confidente dans Winter’s Bone. « C’est ce que j’aime chez elle. » Sweetser a sa propre vision de la seizième personne la plus influente à Hollywood : « Elle est vraiment adorable. »
Techniquement, Lawrence n’a jamais eu de chez soi. Elle vit toujours dans l’appartement modeste que ses parents lui ont acheté quand Hollywood n’était qu’un rêve. « Dix millions de dollars et je vis toujours dans l’appart de mes parents, » remarque-t-elle. « Je suis humiliée. Es-tu heureuse ? » Elle a besoin d’un endroit plus privé et plus sécurisé où vivre, mais elle ne pas sûre de pouvoir gérer les endroits que son budget lui permettrait. « J’ai toujours vécu dans un petit appartement infesté par les rats à New York, ou un petit studio à LA, ou une maison normale dans le Kentucky. Je crois que ce serait très bizarre pour moi de vivre dans une grande maison toute seule. » Donc que va-t-elle faire ? « Je vais acheter un grande maison et m’y faire, » rétorque-t-elle, de nouveau sur le ton de l’humour. « Je suis actrice. Je dois faire ça. »

1 commentaire:

  1. Plus je lis ces interviews, plus je deviens carreme,t fana de cette fille !! Je l'adore, sa personnalité, sa repartie ... Je crois qu'elle est devenue mon actrice préferée ! ^^

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