Interview de Gary Ross avec SFX

SFX a réalisé cette interview très intéressante avec Gary Ross à propos du film Hunger Games. 

SFX : Vous avez déjà adapté un roman auparavant avec La Légende de Seabiscuit, mais en quoi différait Hunger Games ?

Gary Ross : Je suis beaucoup plus proche de Suzanne que de l’auteur de l’auteur de Seabiscuit Laura Hillenbrand. En fait, Suzanne et moi avons écrit la version finale du scénario ensemble.

Les fans passionnés oublient que l’on ne peut pas faire une adaptation mot à mot d’un livre en film ; avez-vous ressenti la pression de savoir que votre scénario allait décevoir les lecteurs puristes ?

Tout d’abord, je suis un fan donc me faire plaisir signifiait que la moitié du travail était fait. Évidemment, le fait que Suzanne l’ait adoré m’a indiqué que j’avais trouvé le parfait équilibre et que l’on ne perdait pas l’essence du matériel de base. En ce qui concerne la pression, je ne pourrais pas dire. J’étais excité d’avoir l’opportunité de me plonger dans quelque chose que j’aime. À chaque fois que l’on écrit ou réalise quelque chose, on fait également partie des spectateurs ou des lecteurs. On veut qu’ils ressentent la même expérience qu’en lisant le livre pour la première fois.

Du moment où le film a été annoncé jusqu’au début du tournage en Caroline du Nord pendant l’été 2011, tout s’est passé très vite. Étiez-vous inquiet de ce lapse de temps très court pour filmer et monter le film avant la date de sortie en mars 2012 ?

J’ai eu très, très peu de temps pour préparer le film à cause de la date de sortie. Je pense que par-dessus tout, la pré et la postproduction ont été très raccourcies mais le tournage a été plutôt normal. En pré production, on a travaillé 18 heures par jour donc on a réalisé un travail de quatre mois en deux mois en travaillant deux fois plus chaque jour. Mais nous étions prêts.

Quelles étaient vos idées sur la proportion de tournage réelle contre ce qui allait être ajouté par effets spéciaux ?

Je fais partie de ceux qui aiment toujours filmer en réalité autant que possible parce que je pense que le fait de garder les choses réelles fait de meilleurs films. Mais je fais toujours des films à défis, comme pour mon premier film Pleasantville. Je n’avais avancé dans le scénario qu’après un an, où j’ai réussi à séparer de façon appropriée le noir et blanc de la couleur. S’imaginer un film et trouver comment intégrer les effets spéciaux aux éléments réels est vraiment notre métier. […]

Les médias placent vraiment ce film comme étant le successeur de Twilight, ce qui n’a pas vraiment de sens quand on a lu les livres. Toutefois, le studio a-t-il exigé que vous approfondissiez plus la triangle amoureux entre Katniss, Peeta et Gale pour attirer les spectateurs ?

Je crois que le film représente très bien le livre et je ne crois pas qu’il ait de différence par rapport au livre en ce sens. Katniss est très proche de Gale et sa relation de confiance évolue vis-à-vis de Peeta et ce qu’on a essayé de faire dans le film, comme ce qui était dans le livre.

Comment avez-vous entrainé les tributs pour qu’ils soient en forme pour l’arène ?

Tous les tributs sont passés par un entrainement rigoureux effectué par une entreprise appelée 87/11 et Chad Stahelski, qui est un chorégraphe de cascades brillant. Ils ont eu environ six semaines d’entrainement et de travail de préparation, ce qui était très exigeant et merveilleux.

Quelles scènes des jeux ont été les plus dures à faire ?

Elles étaient toutes difficiles pour différentes raisons. Les mutations étaient difficiles parce qu’on interagit avec des choses qui ne sont pas vraiment là donc il faut intégrer les effets spéciaux. Je crois que la Parade des Tributs était un défi parce qu’une grande partie a été tournée sur fond vert et le résultat doit faire que ça se passe en extérieur devant des centaines de milliers de gens. Et il y a l’ajout du feu et de la lumière nécessaire. C’est une scène très compliquée, rien que pour savoir quels seront les effets utilisés.

Pour créer un futur dystopique, vous avez mentionné avoir une vision du Capitole inspirée du style d’architecture Brutal. Avez-vous trouvé ça en Caroline du Nord ou l’avez-vous recréé par effets spéciaux ?

On a eu la chance de trouver un champ merveilleux où tourner à Philip Morris en Caroline du Nord. C’était à vrai dire une architecture qui datait des années 70 donc on a pu utilisé un morceau ci et là, pour l’augmenter pour qu’au final, ce ne soit que des ajouts par effets spéciaux.

Suzanne Collins a-t-elle donné son avis sur le décor du film ?

J’ai parlé à Suzanne tout au long du processus de décoration. Je lui ai montré des croquis d’intérieurs et de plateaux, mais ça s’est beaucoup plus fait en pré production, parce qu’au moment du tournage, beaucoup de choses ont déjà été déterminées. Je voulais son avis parce que c’était cool et sympa de parler de ça.

L’un de vos choix de casting les plus intéressants est Lenny Kravitz en tant que Cinna. Qu’est-ce qui vous a décidé ?

Oh oui. Je l’avais vu au moment de Precious et je trouvais qu’il avait été très bon dans ce film dans je suis allé le voir un soir et j’ai trouvé que c’était un type super. Je l’ai trouvé parfait pour Cinna parce que j’imagine qu’un artiste dans cette société deviendrait quelqu’un comme Cinna. J’ai trouvé très intéressant le fait qu’il devienne si important pour Katniss et au lieu d’insister sur la flamboyance du personnage, j’ai pensé qu’il y avait une certaine solidité que Lenny avait aussi. Il avait une capacité de compassion incroyable dans Precious, une douceur qui m’a conquis.

Donald Sutherland a-t-il toujours été votre premier choix pour le Président Snow ? Il a tellement bien joué différents méchants –qu’a-t-il apporté à ce personnage ?

Il s’avère que Donald avait lu le livre et m’a écrit une lettre fascinante qui disait : « J’ai lu cette trilogie et je suis très intéressé. Voilà comment je perçois le Président Snow… » Dès que je l’aie lue, c’était évident qu’il avait raison. Il avait compris ce que ce personnage représentait. Il avait compris d’où vient le pouvoir, comment il peut être nuisible et comment le Président Snow l’utilise. Il m’a donné un aperçu de ce côté du monde qui était plus vivant que je n’avais jamais vu. En fait, Donal a écrit un passé tellement fascinant à son personnage que j’ai fini par inclure certaines de ses idées dans deux scènes que j’ai ajoutées pour lui et qui sont dans le film. Je trouve qu’elles sont très réussies.

James Newton Howard compose en ce moment la musique avec T-Bone Burnett. Quelle tonalité leur avez-vous demander de créer pour le film ?

T-Bone est tellement doué, il comprend vraiment d’où vient Katniss d’une façon que peu de gens peuvent et il peut retranscrire un son sophistiqué pour ça. C’est l’une des raisons que j’ai contacté T-Bone, qui est un ami depuis longtemps. Je connais James Newton Howard depuis qu’on a travaillé sur Dave ensemble. J’ai écrit le film et il en a composé la musique. [Le compositeur qui l’a précédé] Danny Elfman est un homme talentueux mais quand la réalité du travail en postproduction s’est révélée, et toute la musique qu’on devait faire, c’était clair qu’il ne pouvait pas gérer ça. Mais ça me va, parce que c’est un rêve de voir James composer.

Qu’avez-vous demandé à Jennifer en ce qui concerne le chant ?

T-Bone et Jennifer ont travaillé ensemble et elle chante la ballade à la caméra. Elle a fait un travail formidable. Ils ont fait quelque chose de très beau.

Source : Mockingjay.net