Donald Sutherland et Gary Ross avaient déjà parlé en interview d'une lettre que l'acteur avait envoyé au réalisateur pour lui faire partager sa vision fascinante du Président Snow ; le site du Business Insider a désormais publié cette lettre.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il sait brillamment manier les mots !
Cher Gary Ross,
Le pouvoir. C’est de cela qu’il s’agit ?
Oui ? Le pouvoir et les forces qui sont manipulées par les hommes
puissants et les bureaucrates qui tentent de maintenir le contrôle et la
possession de ce pouvoir ?
Le pouvoir perpétue la guerre et l’oppression
pour se maintenir avant de se renverser à cause de la pression des bureaucrates
et de couler sur les pages de l’histoire (sauf au Texas), laissant derrière lui
des leçons qui doivent être apprises et oubliées.
Le pouvoir corrompt et, dans beaucoup de cas,
le pouvoir absolu vous donne envie d’en avoir toujours plus. Clinton, Chirac,
Mao, Mitterrand.
Ce n’est pas le cas, je pense, avec Corilanus
Snow. Son obsession, sa passion, est son jardin de roses. Il y a une rose
appelée Sterling Silver qui est de couleur lilas et dont l’odeur est absolument
extraordinaire –incroyablement belle— que j’ai aimé dans les années 70 quand
elle est apparue. Ils l’ont beaucoup photographiée depuis.
Je ne voulais pas vous écrire avant d’avoir
lu la trilogie et maintenant que c’est fait : les roses ont une très
grande importance. Ainsi que les yeux de Coriolanus. Et son sourire. Ces
éléments sont vibrants et vitaux pour Snow. Tout le reste est, de loin, très
tranquille et contrôlé sans merci. Quel bonheur lui apporte Katniss. Il la
connaît si bien. Rien, absolument rien, ne le surprend. Il voit et comprend
tout. C’était, très probablement, un homme brillant qui a succombé au chant de
sirène du pouvoir.
Comment allez-vous appuyer sur le dialogue
intérieur qui se passe dans la tête de Katniss et qui décrit et nous informe
continuellement de sa relation avec le Président, qui est omniprésent dans son
esprit ? Il la connaît parfaitement, avec un calme omniscient. Elle sait
que c’est le cas et qu’il fera tout ce qui sera nécessaire pour maintenir son
pouvoir parce qu’elle sait qu’elle est une réelle menace à son emprise fragile
sur le contrôle de ce pouvoir. Elle est plus dangereuse que Jeanne D’Arc.
Son monologue/dialogue intérieur définit
Snow. C’est cette ancienne habitude théâtrale : on ne peut pas
« jouer » un roi, il faut que les autres personnes sur scène se
disent, et de cette façon disent au public, des choses comme :
« Voilà le Roi, il n’est pas facile, qu’il est méchant, qu’il est
adorable, qu’il est bienveillant, qu’il est cruel, qu’il est
brillant ! » L’idée que l’on a de lui, sa définition, la perception
de lui qu’a le public, est en premier lieu instaurée par les observations des
autres et, une fois que cette idée est mise en place, l’opinion du public sur
le personnage est quasiment inflexible. Et dans le cas de Snow, cette
définition vient, bien entendu, de Katniss.
Le mal ressemble à ce que nous avons compris
de l’histoire des hommes que nous regardons. Ce n’est pas ce que l’on
voit : c’est ce que l’on nous a poussé à croire. C’est aussi simple que
ça. Regardez le visage de Ted Bundy [tueur en série américain] avant de savoir
ce qu’il a fait et après l’avoir appris.
Snow n’a pas l’air méchant pour les habitants
du Capitole de Panem. Bundy n’avait pas l’air méchant pour ces filles. Ma femme
et moi étions en voiture dans le Colorado quand il s’est échappé de la prison
là-bas. L’avertissement radio était constant. « Ne prenez aucun jeune
homme en voiture. Le fugitif a l’air du jeune homme le plus gentil qui soit. »
Le mal de Snow se dessine dans la menace qui est toujours présente dans ses
yeux. Sa droiture résolue. Avez-vous vu le film que j’ai fait il y a plusieurs
années ? L’Arme à l’œil. Ce
garçon avait certaines choses que je recherche.
La femme qui vivait dans la même rue que nous
à Brentwood est venue me demander à ma femme et moi quand nous allions déposer
les enfants à l’école. Cette femme et son mari voulaient savoir comment ma
femme pouvait vivre avec quelqu’un qui pouvait jouer un homme aussi cruel. Cette
histoire a pu divertir une soirée ou deux, mais une partie de ma femme se pose
toujours la question.
J’aimerais beaucoup vous parler quand vous en
aurez l’opportunité pour que nous soyons sur la même page.
Source : HGgirlonfire
Je l'ai vu dans les bonus. :)
RépondreSupprimerMoi aussi!:-)
RépondreSupprimerEuh... Pourquoi parler de Chirac et de Mitterrand, au même titre que Mao ? N'aurait-il pas oublié Hitler, Mussolinni, Franco et Bush ? ;)
RépondreSupprimerpdg
Je me suis fait la réflexion aussi haha
SupprimerIl fait plein de références française :o
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