Interview de Gary Ross avec le Los Angeles Times

Gary Ross a donné cette interview très intéressante au Los Angeles Times ; il discute notamment de sa vision du Capitole, de la façon dont le film a été tourné et de son admiration pour Jennifer Lawrence. Enfin -et surtout- il nous apprend qu'il sera de retour pour L'Embrasement, dont il a déjà commencé à écrire le scénario ! 

Pour un homme en plein milieu de la postproduction de l’un des films les plus attendus de 2012, Gary Ross paraît anormalement calme. Nous sommes à la mi-décembre et malgré les 1200 effets spéciaux qui doivent être ajoutés le mois prochain, le réalisateur très bavard des Hunger Games est non seulement prêt à faire voir à un journaliste le studio de montage étendu à Hollywood, mais il lui ferait probablement voir tout le film qui n’est pas encore terminé si le studio le lui permettait.

On peut admirer la décoration joviale et sereine à la fois. Son iPhone arbore un fond d’écran du tournage du film de Lionsgate –l’actrice principale Jennifer Lawrence a le nez collé contre la manche de Ross alors que les deux se tiennent au milieu d’une forêt de Caroline du Nord. On marche le long du couloir jusqu’au bureau du monteur Stephen MIrrione et il explique comment Lawrence « facilite beaucoup la vie de tout le monde. »

Et ensuite on voit l’extrait. C’est une scène calme entre Lawrence et son partenaire tribut Peeta Mellark, interprété par Josh Hutcherson, la nuit précédant les Hunger Games annuels. Les deux personnages principaux imaginent ce qui les attend en tant que deux des 24 participants d’une battaille, et une expression sur le visage de Lawrence fait brillamment passer le message que le futur de son personnage est sombre.

« C’est tout le temps comme ça, » dit Ross, 55 ans, jubilant d’adoration pour Lawrence, 21 ans, qui joue Katniss Everdeen –le personnage central de 16 ans des Hunger Games. Forte et prête à se battre, Katniss est forcée de se battre pour survivre au milieu de ce spectacle de divertissement pervers d’un pays qui tourne les adolescents les uns contre les autres. « Est elle tellement douée, c’est incroyable. »

Plus connu en tant que réalisateur du drame nominé aux Oscars La Légende de Seabiscuit, Ross a tout fait pour obtenir le poste de réalisateur des Hunger Games, l’adaptation de la trilogie pour jeunes adultes de Suzanne Collins. Il a fait son propre mini film qui contenait des références au film et des interviews avec des adolescents fans du livre. Il a aussi engagé quelques spécialistes des effets spéciaux pour faire une maquette de sa vision du monde futuriste de Panem, où l’histoire a lieu.

Mais Ross confie qu’il était prêt à abandonner son poste s’il ne pouvait pas persuader Lawrence de prendre le rôle.

« Je ne sais pas comment j’aurais pu faire ce film sans Jennifer, » déclare-t-il. « Je ne suis pas sûr que je l’aurais fait sans elle. Elle est importante à ce point. Plus importante que n’importe qui d’autre –moi y compris. Elle est Katniss Everdeen. »

Ce sont ses jumeaux de 14 ans qui lui ont fait connaître le roman et il est devenu fasciné par l’histoire et l’évolution de son personnage principal –de la survivante stoïque au visage de la révolte d’une nation oppressée. Il a pris l’avion jusqu’à Londres pour rencontrer la productrice Nina Jacobson et s’est ardemment battu pour le poste.

« J’ai trouvé que l’idée que la façon dont nous nous amusons pouvait amener à ce spectacle horrible était vraiment fascinante, » ajoute Ross. « Et puis ça réunissait tout ce que j’aime dans un film : des défis techniques, une grande taille, du spectacle, et une narration haletante. Ça en dit aussi beaucoup sur où nous en sommes et où notre culture pourrait nous mener. »

Ross a travaillé en collaboration avec l’auteur Collins sur la version finale du scénario et a ensuite passé sept mois dans les montagnes de Caroline du Nord à tourner ce film d’action dystopique, de tous les angles qu’il a pu. « On était accrochés aux arbres, on escaladait des montagnes, on filmait des les rivières, » raconte-t-il.

Au-delà de l’attention Ross sur les acteurs les plus jeunes, y compris Liam Hemsworth qui joue Gale, le meilleur ami de Katniss et son compagnon de chasse, le réalisateur a passé du temps à examiner ce à quoi un film raconté à la première personne ressemble, en étudiant des films tels que Il faut sauver le soldat Ryan, et All the President’s Men. Ross ne voulait pas donner plus d’information aux spectateurs que ce qui a été donné à Katniss.

« Si on regarde la scène d’ouverture du Soldat Ryan, on est complètement plongé dans le point de vue de ces hommes alors que le monde entier est bouleversé autour d’eux, » explique Ross. « On apprend cette géographie en même temps qu’eux. »

Ross a également passé de nombreuses heures à affiner sa vision du Capitole. Le centre de ce gouvernement totalitaire organise les jeux brutaux et opprime ses citoyens en les obligeant à vivre une vie pauvre, dans des conditions dangereuses ; la vile et son architecture devraient donc ne démontrer aucune trace de joie, selon Ross.

« L’apparence du Capitole est extrêmement importante, » poursuit-il en nous montrant la maquette des structures. « Les grands sièges de pouvoir ont tendance à être large et ouvert, par verticaux et très élevés. La place rouge, la place Tian’anmen, le Brandenburg Gate à Berlin –tous massifs mais avec des espaces larges et ouverts qui projettent une image de pouvoir. J’ai pensé que c’était important que l’ont ressente cela avec un peuple qui a toujours vécu ça –pas quelque chose que l’on peut faire par effets spéciaux. »

Hunger Games ne sortira qu’au mois de mars, mais Ross a déjà commencé à travailler avec Collins et le scénariste Simon Beaufoy (Slumdog Millionaire) sur la suite basée sur le deuxième roman de la série, L’Embrasement. Il a l’air tout simplement ravi de rester dans l’arène pour l’avenir.

« J’en suis arrivé au point où j’aime mon métier. »

Source : The Hob