Interview de Jennifer Lawrence dans Glamour US

Voici l'interview complète de Jennifer Lawrence dans le magazine Glamour US : 

Glamour : Alors, es-tu prête ?

Jennifer Lawrence : J’ai l’impression d’être au centre d’une tornade en ce moment. Je me suis récemment mise à faire le ménage comme si j’étais folle et je commence à croire que c’est le stress du film. Je crois que c’est un peu du genre : « Je ne fais que nettoyer la poignée du réfrigérateur. Le film ne va pas sortir. Je vais continuer à nettoyer ça et ma vie ne va pas changer. » Ça fait vraiment peur. J’ai l’impression d’être sur une autre planète et je me déplace sans pouvoir revenir en arrière et je ne sais pas encore si j’aimerai cette nouvelle planète et si je m’y ferai des amis. C’est intimidant.

Mais tu as pensé à tout ça avant d’accepter le rôle, n’est-ce pas ?

Je me suis donné trois jours. J’ai adoré les livres Hunger Games. Je ne savais simplement pas si ça valait la peine que ma vie change autant. Je suis dans une période paisible en ce moment. Les gens qui m’ignoraient aux soirées sont maintenant sympas avec moi et me font du lèche botte. Mais personne ne campe devant chez moi. Je voulais être certaine qu’une fois que j’aurais dit oui, je ne le regretterais pas. Et je ne le regrette pas. J’aurais dit non parce que j’avais peur et plus tard je serais devenue cette actrice aigrie qui raconte à ses petits-enfants : « C’est moi qui ai refusé. »

Être très connu a bien l’air de rendre fou.

Sur certains côtés, c’est une vie difficile, mais c’est une super vie professionnelle. Je fais ce que j’aime et ensuite j’ai plusieurs mois de repos. Je gagne beaucoup d’argent pour quelqu’un qui a 21 ans. Je ne supporte pas les acteurs qui se plaignent.

Gary Ross [le réalisateur] a dit que tu avais assuré ton audition. Savais-tu que tu allais avoir le rôle ?

Quand j’ai su qu’ils allaient faire ce film, je me suis dit : « Oh, c’est cool –ils vont détruire un autre livre super. » Puis j’ai rencontré Gary et il était incroyable, brillant ; un génie. Je me suis dit que notre rencontre s’était bien passée mais j’ai cette mentalité où je n’arrête pas de me dire que je suis nulle. Donc pour moi, à chaque fois que quelqu’un me dit que j’ai fait une très bonne audition, je pense qu’ils veulent juste être gentils parce qu’ils savent que je ne travaillerai plus jamais.

Tu as déjà dit précédemment que si tu n’obtiens pas un rôle que tu veux vraiment, tu t’inquiètes que la personne qui l’a va tout foirer. Tu ressentais ça pour Katniss ?

C’est la raison pour laquelle on ne fait pas d’interviews quand on est jeune. Quand j’ai dit ça, j’étais une petite conne. C’est quelque chose qui m’inquiétais quand j’avais 14 ou 15 ans et que j’étais une idiote.

Les livres contiennent beaucoup de violence. Je pense spécifiquement à Rue, la plus jeune compétitrice des Jeux, qui est tuée. Était-ce plus difficile de tourner ces parties, d’y prendre part, que de les lire ?

C’est une chose de lire qu’une petite de 11 ans se fait tirer dessus et meurt dans un livre et c’en est une autre quand on est en train de tenir cette petite de 11 ans dans ses bras. Même en sachant que c’est faux –c’est tout simplement horrible. C’était l’une des scènes les plus dures que j’aie jamais tourné. Quand on l’a filmée, on se disait : « Les gens vont sortir du cinéma. C’est totalement monstrueux. Ça ne peut pas se faire. »

Les autres morts n’étaient pas si terribles ?

Comparé à celle-ci, les autres tributs l’avaient cherché.

Alors, es-tu team Peeta ou team Gale ?

Ça dépendait. Au début du premier livre, j’étais Gale, Gale, Gale et puis en lisant les scènes de l’arène, j’étais plus Peeta.

Quelle genre de préparation as-tu faite pour jouer Katniss ?

C’était juste de l’entraînement sans arrêt. J’ai demandé à ce qu’il y ait des scènes où l’on marche dans le deuxième film ! Une archère olympique m’a entrainée. Malheureusement, il n’y a pas de situations dans la vraie vie où je peux m’en servir. Je ne me dis pas : « Oh, une biche. Laissez-moi attraper mon arc et une flèche. » Ou : « C’est bon. Je sais me battre au corps à corps. »

Le combat au corps à corps pourrait être utile un de ces jours.

Je n’espère pas ! Enfin, j’ai quand même causé une commotion cérébrale à Josh. Je lui ai donné un coup de pied –un faux, mais le coup était parfait, pile sur la tempe. Sa tête a enflé. J’ai commencé à pleurer. La nuit suivante, Gary est venue dans ma caravane et m’a dit : « Alors je ne veux pas que tu te remettes à pleurer mais Josh ne peut pas travailler ce soir parce qu’il a une commotion cérébrale. » J’ai éclaté en sanglots. Je suis allée voir Josh et je lui ai dit : « Je suis tellement désolée, je suis tellement désolée. » Il m’a répondu : « Ça va aller. Ça t’a fait plus de mal à toi qu’à moi. »

Tu dois être en excellente forme.

J’ai horreur de dire que j’aime faire de l’exercice. J’ai envie de frapper les gens qui disent ça. Mais c’est sympa d’être en forme pour un film parce qu’en gros, ils font tout pour vous. C’est un peu du style : « Voilà ton entraineur. C’est ce que tu peux manger. »

En ce qui concerne la nourriture, est-ce que c’est difficile ?

Je ne fais pas de régime mais je m’entraîne ! Mais pas de régime. On ne peut pas travailler quand on a faim, vous savez ?

Tu as pu garder ton arc ?

J’ai des flèches ! L’autre jour, j’avais des amis qui étaient assis à l’arrière de ma voiture avec tout le bazar et ils me disent : « Qu’est-ce que c’est ? Des lances ? » J’avais laissé les flèches dans ma voiture. Je ne sais même pas si c’est légal.

Tu as pu porter des vêtements fantastiques pour le film. C’était amusant ?

C’était super parce qu’on venait de tourner les scènes dans les bois et j’avais passé deux mois à courir en treillis et en veste. Et au bout d’un moment, faire pipi derrière les buissons, c’est fatigant.

Tu as fait pipi dans les bois ?

Je n’étais pas obligée. Je trouvais juste que c’était plus propre que les toilettes mobiles. J’avais hâte de porter des talons. Je voulais mettre une robe. Je voulais être maquillée.

Tu as deux frères aînés, c’est bien ça ?

Et oui, je suis un garçon manqué. J’étais la seule fille donc personne ne m’a appris à porter un soutien-gorge ou à me mettre du rouge à lèvres. Mais mes frères sont mes plus grands soutiens. Quand j’ai décidé de devenir actrice, ils ont appelé mes parents et ont dit : « Vous êtes venus à tous nos matchs de baseball. Vous avez traversé le pays pour nous accompagner voir des matchs. C’est son sport et vous devez faire la même chose pour elle que pour nous. » C’était tellement cool de leur part.

Tu as commencé à jouer à l’âge de 14 ans. Qu’est-ce qui t’a autant attirée dans ce métier ?

J’ai lu un scénario. Je n’étais pas la meilleure en classe. J’avais des bonnes notes mais je me rappelle être dans la classe et regarder autour de moi en pensant : « Oh vous comprenez tout ça » et je me sentais stupide. Puis j’ai lu un scénario et j’en suis tombée amoureuse. Je ne me sentais plus stupide. J’avais juste trouvé quelque chose pour lequel j’étais douée. 

Est-ce que tu as des moments où tu te dis : « Oh la vache, je n’arrive pas à croire que c’est ma vie !» ?

Oui, j’en ai beaucoup. Récemment, je me suis autorisée à manger les produits du minibar. Quand on était petits, on n’ouvrait jamais le minibar. Un Snickers à 6$ ? Mais l’autre jour, j’étais dans un hôtel et je regardais les Snickers et finalement, je l’ai mangé. Et puis soudain, j’ai eu une révélation et j’ai ouvert toutes les boissons. Je me suis dit : « Je peux le faire, maintenant. Je suis grande. Je peux manger les trucs du minibar. »

Source : epnebelle (merci à Jessi)